Entretien avec le ministre Laurent Wauquiez

Entretien avec le ministre Laurent Wauquiez - Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Pré Scriptum : le contexte

Alors que j'écrivais dans un post récent mon fantasme de voir Eva La Joly aux portes de Ouest France et du groupe Hersant, alors que je me désolai de l'absence de sens d'un dialogue franc et constructif avec nos dirigeants : voir la façon lamentable dont ont été traités nos élus CHSCT au gré d'information consultation bâclée en une séance sur un enjeu aussi grave qu'un PSE qui va mettre sur le carreau 75 salariés, le destin a voulu mettre sur ma route le ministre des Lejaby oui certains ne le connaissent qu'ainsi, j'ai nommé le Ministre Laurent Wauquiez.

Il était là sans une escorte de gardes du corps, du moins ils étaient suffisamment discrets et rassurés par ma casquette syndicale, pour ne pas empêcher la rencontre de se produire. Je disais donc que le ministre avait deux mètres d'avance sur moi sur le quai du TGV qui me menait de Paris Est à Nancy pour aller retrouver mes compagnons d'infortune de Saint Dié des Vosges. Je l'ai interpellé poliment, m'sieur Wauquiez avec tout le respect dû à son rang. Et il m'a serré la pogne en toute simplicité en me demandant : où allez vous ? Je lui ai répondu Saint Dié et vous-même ? Il me répond NANCY. Alors feignant de ne surtout pas vouloir m'agripper à lui tel une mouche, j'ai poursuivi mon chemin en me retournant une dernière fois vers lui en lui disant (vous savez le coup de Colombo) : je vais rendre visite à des Lejaby.
Je suis monté dans la rame suivante et j'ai fini par me dire : Edouard, tu ne peux pas faire çà. Laisser passer une telle occasion de sensibiliser les pouvoirs publics à la problématique spécifique de la filière presse d'annonces gratuites. Alors j'ai pris sur moi de retourner dans sa rame redoutant néanmoins de me faire jeter par je ne sais quel service d'ordre. Il était assis en compagnie d'André Rossinot le réputé radical valoisiens Maire de Nancy qui m'a salué avec la plus grande humanité. Je me suis dis c'est bon çà. YABON BANANIA WASA BONGA. Alors j'ai demandé à Laurent Wauquiez si il était prêt à m'accorder quelques 5 minutes de son temps précieux. Et à ma grande surprise sa réponse a été favorable alors même qu'aucune pression de présence médiatique ne l'y obligeait.

Comme quoi les préjugés ? Il m'a dit qu'avant Nancy il m'accorderait quelques minutes et effectivement il est venu et j'avais préparé un topo sommaire gribouillé sur le dos d'un e-billet avec comme thème principal les problèmes de notre filière, les destructions d'emplois suivant les deux processus : Ouest France SPIR : saucissonnage de plan sociaux d'envergure, et sur Hersant/COMAREG suppression brutale de 1650 emplois salariés. Je lui ai dit que certes la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences avait été vidée de sa substance par des jurisprudences malheureuses, mais que l'esprit devait demeurer, l'employeur a des obligations vis à vis de ses salariés fidèles et loyaux, et que l'un dans l'autre tout cela se traduisait par du débauchage massif illustrant en parallèle une grave défaillance du dialogue social dans les grandes entreprises françaises alors même que des solutions de branche pourraient être engagées pour stopper l'hémorragie.

Il a répondu que cette filière était hors son périmètre gouvernemental, mais que néanmoins le dossier l'intéressait. Il a demandé à conserver mon brouillon et à pris mes coordonnées mail notamment et m'a donné le mail de contact de son directeur de cabinet, je suppose, pour me dit-il lui transmettre des éléments relatifs à la problématique soulevée. Il m'a demandé mon étiquette syndicale, je lui ai répondu CGT. Il a dit affaire à suivre j'ai dit OK merci pour cet entretien.

J'ai donc pris sur moi d'informer la direction IPS de ma démarche, elle se demandant si c'était du lard ou du cochon. J'ai sollicité leur adhésion, je veux dire les géants Ouest France et Hersant, à une démarche des acteurs de la filière pour tenter une approche paritaire, syndicats et patronat, des pouvoirs publics au sommet de l'état, car si on continue comme çà dans à peine deux ans c'est terminé. J'ai senti de la stupéfaction dans la réaction de mon interlocuteur IPS. Il est dans mon esprit de solliciter une prise de conscience républicaine par rapport au chômage de masse et si l'exemple de notre filière et de la lutte contre son sabordage peut servir la réflexion de l'Etat, c'est on peut dire notre devoir. Les solutions que l'ont pourrait mettre en œuvre à l'échelle de la filière sont susceptibles de constituer un chantier social et économique pilote pour l'ensemble des activités industrielles non délocalisables car il en existe.

Il est question aussi de réfléchir à la place respective des divers supports de communication qui conditionne à terme la survie de modèles démocratiques. Une méthode possible un moratoire sur les licenciements dans les industries non délocalisables, l'intervention des pouvoirs publics au bénéfice de la formation et de l'innovation : Les investissements les plus intelligents qu'une société puisse faire sur son avenir, en ce début de 21ème siècle. C'est également par l'intuition et la créativité de nos politiques qu'on peut trouver de nouvelles parades à la crise économique et sociétale.

Post Scriptum : à vous Monsieur le Ministre, la finalité

Un petit militant syndical social vous parle, arpentant des sites où on débauche, où on ferme après avoir usé des subventions publiques durant une année entière, quel gâchis. Les plans de départ volontaires, les Conventions de " reclassement déclassement", masquent une réalité qui va au delà des licenciements bruyants qui résonnent aux quatre coins de l'hexagone : silence on licencie. Les statistiques "officielles" masquent une dangereuse réalité.

Je vous parle Monsieur le Ministre et vous écoutez attentivement car rien ne résiste à la sincérité en ces temps troublés. Avant de vous aborder je me suis dit sans doute que vous ne l’étiez plus pour très longtemps. Qu'importe les étiquettes pourvu qu'on aie l'ivresse. Je compte sur vous même si nous ne sommes pas du même bord politique car au fond nous devons partager identique aspiration.
Vive la 7ème république :
Il faut réapprendre à dire "je" écrire et partager, il faut réapprendre à dire "nous" aussi : c'est une façon de l'aborder. Soyons vrais et n'ayons pas la crainte constante de nous tromper, pour finalement baisser les bras. La démocratie doit se construire et reconstruire jour après jour. C'est pour çà que comme vous je cours.

Après notre rencontre à Nancy j'étais dans le TER pour Saint Dié des Vosges, magnifique sous le soleil du printemps, les forêts et les monts vosgiens, et toutes ces petites industries papetières, au bord de la rivière étincelante et fraiche qui lentement s'écoule. Ces micro industries, elles aussi, souffrent et donnent une sensation de déjà vu, dans les pays de l'EST je me rappelle du choc visitant la Tchécoslovaquie au temps du rideau de fer en 1977 j'avais dix ans et j'accompagnais mon père physicien universitaire en mission pédagogique. Il nous faut réindustrialiser écologiquement les campagnes, retisser un tissu économique cohérent. C'est le HipHop de la Politique du Rasta Sampleur : tu échantillonnes, tu décortiques, tu coupes partout où c'est bon et tu formalises, je trouve les discours politiques de ces temps malheureusement pauvres après l'illusion OBAMA. L'occident tarde à trouver son véritable Gorbatchev celui qui amorcera la détente...

Tout cela est parti d'un constat triste après 6 années en immersion dans le système. Vos entreprises, nos entreprises ont instauré de véritables systèmes totalitaires au cœur du tissu social : ils sont en train de détruire la société et les hommes de l'intérieur; la plus part ont des règles de management des êtres qui anéantissent toute joie créative et productive au et dans le travail. Ces organigrammes hiérarchiques sécrètent et dissimulent comme une multitude de sectes qui partagent une conception dévoyée de la société, de l'efficacité économique, et des rapports humains. Ces systèmes basés sur la peur, transcendent et ramènent au premier plan nos plus bas instincts : mais heureusement il se trouve encore quelques curés exorcistes rouges, qui ont tôt fait de démasquer le Malin...Oui ayant grandi en dictature sur l'autre continent je vois chaque jour s'introduire en France le même syndrome chez les citoyens et les visages se ferment : dans les grandes démocraties la dictature s'invite par la porte des entreprises au management agressif. C'est sans doute ce que vivent les français au travail qui constitue la meilleure préparation du terrain aux conceptions LePenistes. Son propos martelé, le cynisme l'affirmation de contre vérités, l'entretien de la peur, et pour finir l'allégeance souveraine aux idées FN : attention danger.


Y a pas de copyright vous pouvez transmettre à qui de droit : Je pratique la politique GNU, vous connaissez le monde du logiciel libre : UBUNTU ! Nelson Mandela. Pour rien au monde ne lisez mes "posts" antérieurs car je n'ai pas été tendre avec les vôtres ni avec vous même, mais je dois reconnaître que rien ne vous obligeait à supporter quelques bribes de mon message donc c'est en gentleman que je rectifie le préjugé. Mes hommages "M'sieur" Wauquiez